Poème
Morhange
Le Germain retranché dans cette vaste plaine,
Dont le feu des canons hérissant les hauteurs
Décimait nos poilus qui, sans reprendre haleine,
Fonçaient sur l'ennemi de toute leur ardeur.
Et sous le choc brutal de ces rustres sauvages,
Ces légions de l'enfer surgissant en tous lieux,
Les petits fils des Francs au sublime courage
Bravaient l'obus fatal, et le fer et le feu.
Nos régiments de fer, gardiens de nos frontières,
Aguerris avant l'heure et fiers dans leur vigueur,
En lions se battaient, faisant mordre poussière
A ces reîtres maudits, ces lâches agresseurs.
Nos ardents bataillons, recherchant la victoire,
Sous les plis du Drapeau se groupaient en marchant ;
Un contre dix luttaient en se couvrant de gloire,
Pour la France tombaient, toujours en combattant.