Général Weygand - En campagne avec le 5e Hussards

Le 5e régiment de hussards, commandé par le colonel de Lavilléon, était une unité de cavalerie manoeuvrière qui a mobilisé quatre escadrons actifs à effectifs renforcés. Cette unité a pour commandant en second le lieutenant-colonel Maxime Weygand, né en 1867. le 18 août, le régiment occupe Château-Salins et lance des reconnaissances en direction de Delme, de Martille, de Morhange.

   Le général Weygand dans son ouvrage publié après 1950 : "Mémoires" . Tome 1 : Idéal vécu, évoque sa campagne d'août 1914 et sa participation à la bataille de Morhange. Au soir du 18, les officiers sont prévenus qu'il y a lieu de se méfier de Morhange qui serait fortement organisé et occupé. Ce même jour, deux cavaliers ont été tués dans une reconnaissance vers Delme.

   << Le 20e corps doit s'emparer de l'importante ligne de hauteurs marquées par le Signal de Martille, Baronville et Morhange, tandis qu'à sa droite, les 15e et 16e corps pousseront leur avance dans la difficile région des Etangs. La manoeuvre prescrite à ces derniers corps n'est pas sans me surprendre. Un an auparavant en effet un de nos exercices du Centre des Hautes Etudes avait porté sur cette région des Etangs, qui avait été reconnue tout à fait défavorable à la progression des forces nombreuses. Le directeur de cet exercice était justement le général Anthoine, chef d'état-major du général de Castelnau. Cette contradiction s'explique sans doute par le fait que le commandant de la 2e armée ne s'attendait pas à une résistance sérieuse.

   La bataille du 19 fut au contraire très dure. Les événements allaient démontrer que le général Anthoine avait vu juste en temps de paix. A la droite du 20e corps la 11e division gagna du terrain au prix de combats sévères mais sans atteindre la crête Morhange-Baronville. Elle dut d'ailleurs détacher des forces sur sa droite, pour aider le 15e corps déjà en difficulté. A sa gauche, la 39e division parvint en fin de journée au Signal de Martille, son objectif. Quant au détachement d'aile dont le 5e Hussards faisait partie, il déboucha facilement au Nord de la forêt de Château-Salins remplissant sa mission de Couverture. Le régiment stationna dans la nuit du 19 au 20 dans le village de Frémery situé dans cette région.

   La bataille de Morhange fut très coûteuse en cadres et en soldats. Le 20e corps eut à déplorer la perte de plusieurs de ses meilleurs chefs de bataillon. Dans les rangs du 5e Hussards, le fils d'amis intimes, le jeune Roger de Scitivaux, officier de réserve, qui faisait partie de l'un de nos escadrons de formation, avait été mortellement blessé moins d'une heure après son arrivée sur le champ de bataille. >>

Le lieutenant-colonel Weygand montai une brillante et infatiguable jument de pur sang, la Houzarde.