Le détachement du général Wirbel

La ruée allemande sur Chicourt - Oron - Frémery.

   Le 20 août, le quartier général du IIIe corps d'armée bavarois fixe son attaque à hauteur de la ferme St-Jean. Le général Gebsattel ordonne à la 5e division d'infanterie bavaroise de progresser en direction de la forêt de Château-Salins.

   Après avoir franchi la rivière Rotte à Holacourt, la 9e brigade d'infanterie bavaroise engage le 21e régiment d'infanterie sur le Golmont entre Chicourt et Oron.

   A 9 h 30 du matin, le 1e bataillon du 21e R.I. atteint la lisière sud de la forêt de Lucy. Le combat s'engage avec les Français en position dans les tranchées sur les hauteurs de Golmont. Le feu des canons, la fusillade, la mitraillade n'empêchent pas l'avance de ce régiment. Progressant dans le bois de Chicourt et la cote 327, celui-ci surprend un bataillon du 146e R.I. et des éléments du 43e R.I.C.. Le combat est d'une grande violence, il oblige les Français à se replier. Prise au dépourvu, l'artillerie française en position dans la forêt de Château-Salins repousse les Bavarois. L'artillerie lourde allemande ne tarde pas à répliquer, elle permet à son infanterie de progresser par bonds et de gagner du terrain. Après s'être regroupé les 19e et 21e régiments d'infanterie bavarois occupent le village d'Oron.

   Les Français se replient par échelon vers la forêt de Serres. La supériorité numérique allemande fait qu'ils nous repoussent jusqu'au milieu du bois. La pluie d'obus qui s'abat au milieu des arbres cause la perte de nombreux officiers et oblige les hommes à battre en retraite. Les Allemands ont eu de lourdes pertes; des tireurs français avaient pris position dans les arbres, mais le feu de notre batterie de 75 résistant un temps, a été efficace.

   A 7 heures, le détachement du général Wirbel qui vient de perdre Frémery est au sud de la Nied. Une partie d'éléments s'accroche à la cote 270 et s'y maintient sous le feu de l'artillerie ennemie jusqu'à 13 heures, bloquant les colonnes bavaroises selon les ordres. Les Français se retirent sur Fonteny.

   Le général Wirbel est lui-même blessé et a son cheval tué sous lui. Un hussard lui offre sa monture sous les obus qui tombent. Vers le soir, un obus blessa mortellement le colonel Bérot, commandant le 146e R.I., et tua le capitaine Voisin, au moment où tous deux, au sommet d'un tertre, examinaient la situation.

Le combat de Chicourt, qui fait partie de la bataille de Morhange, avait coûté 1.250 hommes.

OSSUAIRE MILITAIRE FRANCO-ALLEMAND DE CHICOURT

Nécropole nationale française de Château-Bréhain