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Bataille de Morhange - Sarrebourg
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13 avril 2010

DES LORRAINS A L'HONNEUR

Quand la France témoigne sa reconnaissance  -  Prise d’armes à Morhange

   Jeudi 24 avril 1919  -  Visite du général de Maud’huy à Morhange. Il s’agit d’une remise de décorations à plusieurs personnes qui s’étaient distinguées par leur empressement charitable à secourir nos soldats blessés, pendant la bataille du 20 août 1914. Doivent être décorés de la Croix de guerre : Mlle Ernestine About, de Bellange, les sœurs Cécile et Antoine de l’hôpital de Morhange, M. l’abbé Brech, archiprêtre de Morhange, M. l’abbé Gaillot, curé d’Achain, un vétéran du Sacerdoce, nommé à sa cure par l’évêque de Nancy, de suite après l’annexion, lorsque Achain n’appartenait pas encore à notre diocèse ; l’abbé Thiriot, curé de Dalhain et M. Laurent Sauveur, de Morhange.

    A deux heures et demie, des détachements des troupes en garnison actuellement à Morhange sont venues prendre position sur la place de la République, face à la Mairie ; les chasseurs d’Afrique avec l’étendard et la fanfare de trompettes, commandés par le lieutenant-colonel, qui présentera les troupes au général de Maud’huy, et les troupes du génie sous le commandement de leur capitaine.

   A trois heures sonnant, heure militaire, deux automobiles arrivent ; de l’une descend le général de Maud’huy et de l’autre le général Lacapelle. Le général de Maud’huy a après avoir été complimenté par M. le maire de Morhange, se dirige vers l’étendard qu’il salue longuement, puis passe les troupes en revue et procède ensuite à la remise des décorations.

   L’étendard s’avance avec sa garde au milieu de la place. Les récipiendaires prennent place sur une seule ligne devant l’étendard. L’officier d’ordonnance du général de Maud’huy lit alors les citations, et le gouverneur de Metz épingle sur la poitrine de chacun, la croix de bronze aux deux épées croisées. Puis la cérémonie terminée, les troupes, musique et étendard en tête, défilent devant les généraux et les nouveaux décorés.

   A noter la réflexion d’un poilu au moment de la lecture des citations : «Mince ! En v’là au moins des citations, c’est pas de la lavasse cela. »

   Les autorités souhaitent aux nouveaux décorés de porter longtemps encore la décoration qu’ils ont bien méritée, car au mois d’août 1914 il fallait vraiment quelque peu de courage pour faire acte d’humanité vis à vis de nos frères de France blessés en faisant leur devoir. C’est pourquoi le général de Maud’huy a tenu à venir en personne à Morhange leur remettre le témoignage de reconnaissance de la France.

CITATIONS

   Mlle ABOUT Ernestine, rentière à Bellange :

   « Le 19 août 1914, à Bellange, a recueilli dans sa maison nos blessés, leur a prodigué ses soins, distribué ses provisions, se dépouillant de tout pour eux. N’a tremblé ni sous les obus qui atteignirent à nouveau dans sa demeure les soldats qu’elle y avait recueillis, ni devant l’ennemi qui réclamait que ses blessés fussent soignés avant les Français. »

   Sœur CÉCILE et sœur ANTOINE de l’hôpital Sainte-Barbe de Morhange :

   « A procuré sa charité et son grand courage, le 20 août 1914, en allant d’un groupe de blessés à l’autre sans craindre les balles ni les obus qui tombaient autour d’elle. A nettement marqué sa préférence pour les blessés français. »

   M. SAUVEUR Laurent, rentier, rue du général de Castelnau, 6, à Morhange :

   « A affiché constamment sous les yeux de l’ennemi ses sentiments français. Dès le 20 août 1914, au matin, a ouvert sa maison à nos blessés, allant de l’un à l’autre sous la mitraille, et leur distribuant toutes ses provisions. S’est rendu le plus tôt possible sur le champ de bataille pour identifier et inhumer les cadavres français ; a tenu note de leur sépulture, entretenu leurs tombes malgré les Allemands, exposant ainsi sa liberté par amour pour la France. »

   M. BRECH Paul, archiprêtre de Morhange, rue Saint-Pierre, n° 4 :

   « Le 20 août 1914, n’a cessé de secourir et d’encourager les blessés français. A constitué avec ses paroissiennes un groupe d’infirmières bénévoles, les exhortant à faire tout leur devoir et leur montrant par son exemple qu’il était possible, malgré les Allemands, d’approcher les blessés français. N’a jamais hésité de risquer sa liberté pour accomplir son devoir, a demandé et obtenu des autorités allemandes l’autorisation de prêcher en français pendant la guerre. »

   M. GAILLOT Alfred, curé d’Achain :

   « Prêtre âgé de plus de 70 ans, dont les sentiments français étaient connus de l’ennemi ; s’est dépensé sans compter auprès de nos blessés sur le champ de bataille ; les consolant, les soutenant, et aidant nos médecins à les relever sans souci ni de la mitraille, ni de l’hostilité des Allemands. »

   M. THIRIOT Jules, curé de Dalhain :

   « Ayant appris qu’il y avait des blessés français à Bellange, s’y est aussitôt rendu. Sans souci des ordres allemands a soigné nos soldats sur le champ de bataille malgré la violence du bombardement ; Il a fait l’admiration des médecins français dont il a été volontairement un précieux auxiliaire. »

   Au G.Q.G. le 26 mars 1919.

Le Maréchal de France

commandant en chef des armées françaises de l’Est :

PÉTAIN

(Article : journal "LE LORRAIN" du 26 avril 1919)

Ernestine_ABOUT_croix_de_guerre_1919

(Photo aimablement communiquée par M. René PIERRE)

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