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Bataille de Morhange - Sarrebourg
Bataille de Morhange - Sarrebourg
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20 juillet 2010

Intervention des 75 du 39e R.A.C.

    L’offensive en Lorraine engagée le 14 août 1914 par l’infanterie française le long de la frontière, et où intervient l’artillerie, révèle la puissance de feu provenant des canons ennemis, leurs portées et les conséquences sur le terrain. Les artilleurs subissent pour la première fois les sifflements étranges, les éclatements déchirants accompagnés de panaches de fumées noires et blanches. Le tir court ne cause aucune perte aux batteries françaises, mais des rafales violentes et bien réglées mettent hors de combat un certain nombre d’officiers, d’observateurs et de téléphonistes au Signal allemand.

   Les trois groupes de batteries (36 canons de 75) qui composent le 39e régiment d’artillerie de campagne, en garnison à Toul, après s’être rassemblés sur le plateau qui s’étend à 1 km à l’est d’Hoéville, puis inspectés par le général Dantant, se mettent en mouvement vers leur premier objectif, les hauteurs qui bordent la frontière. Le 3e groupe (Commandant George) a reçu la mission d’appuyer l’infanterie en charge de déloger les Allemands des crêtes à l’est de Juvrecourt. Il prend position au sud-ouest d’Arracourt et c’est la 8e batterie (Capitaine Maréchal) qui a les honneurs d’ouvrir le feu. L’ennemi est surpris par la violence du tir des 75. Il abandonne Juvrecourt et les crêtes convoitées pour se replier vers l’est. Toute l’artillerie fait un bon en avant et prend position au nord-est de la route Juvrecourt-Réchicourt.

   Le 16 août, la 7e batterie (capitaine Thiebaut) en position au voisinage de Juvrecourt, écrasée par du gros calibre, tire à toute volée sur l’artillerie allemande, établie au nord de la route Marsal-Moyenvic. Le capitaine Terrisse (3e batterie), grièvement blessé, meurt quelques jours après. Cet officier ayant la cuisse fracturée, perdant son sang en abondance, refuse de se laisser évacuer, avant d’avoir fait ses adieux à la batterie. Le sous-lieutenant Bousquet, officier de liaison du 3e groupe, est tué en portant un renseignement à son chef d’escadron. Deux autres officiers, les lieutenants Heim et Raugel sont blessés.

   Le chef de bataillon Colin, commandant le 1er bataillon du 26e R.I., évoquant dans un ouvrage les combats au Signal allemand, alors que ses hommes viennent de prendre ce point topographique qui domine toute la région, rapporte : « Notre artillerie cherche à contrebattre l’artillerie allemande qui nous canonne. En dehors des 120 L qui sont derrière le Signal, il y a des batteries de 75 qui sont venues prendre position bravement au Calvaire, à 800 mètres environ au nord-est du Signal. Elles font un feu d’enfer, mais bientôt elles sont découvertes par l’ennemi et soumises à un bombardement terrible de 77 et de 105. Les obus tombent tout autour des pièces qui disparaissent dans la fumée des explosions. Celle-ci dissipée, nos braves 75 reprennent leur feu et on voit nettement un commandant de batterie monté sur un caisson observatoire, continuer à diriger imperturbablement le tir, debout appuyé à la flèche du caisson pointée vers le ciel. » La situation devenant intenable, l’ordre de repli est donné aux artilleurs. Les avant-trains arrivent au trot, les servants accrochent les canons, les attelages font demi-tour au milieu des éclatements d’obus.

(d'après l'historique du 39e régiment d'artillerie de campagne)

   

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