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Bataille de Morhange - Sarrebourg
Bataille de Morhange - Sarrebourg
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31 octobre 2010

Prise de la ville de Sarrebourg

   Extrait d’un discours tenu par général Reibel, lors d’une cérémonie commémorative, publié par le Journal « Le Lorrain ». Il commandait à cette époque, la 31e brigade, avant garde du 8e corps d’armée, sous les ordres du général de Castelli, et qui faisait partie de la 16e division du général de Maud’huy.

   Nous avions eu déjà des combats meurtriers à Domèvre et à Blâmont, où nos troupes avaient reçu le baptême du feu et fait reculer la couverture allemande. Ma brigade – 95e et 85e régiments d’infanterie – était composée de Berrichons et de Morvandiaux, venus de Bourges et de Cosnes. C’étaient d’excellents soldats qui se battaient bien et qui aspiraient à libérer nos provinces perdues en 1870, avec l’âpreté du paysan qui ne se résigne pas à ce que les limites de son champ soient déplacées et qui ne cesse qu’il ne soit rétabli dans son intégrité. Par un heureux hasard, ils avaient à leur tête un enfant de Strasbourg commandant leur brigade, et une enfant de Colmar, le colonel Henri Rabier, comme commandant le 85e régiment. Notre général de division était de Metz. C’est vous dire l’enthousiasme de notre marche en avant, en pays annexé ! Cependant, il fallait être prudent. Le 16 août, à Lorquin, les braves gens chez qui nous étions logés nous avaient dit : « Méfiez-vous : en se retirant, les Allemands nous ont menacés d’un prochain retour.

   Le 18 août, la 31e brigade, partant du moulin Zarixin, enlevait la position de Sarrebourg sous un bombardement violent, et elle s’installait aux alentours de la petite ville, qui nous accueillait en libérateurs. Le poste de commandement du colonel Tourret, commandant le 95e, était à la caserne d’artillerie, à la sortie est de la ville, sur la route de Strasbourg, le 85e occupait Hesse. Je m’installai à la sous-préfecture, que mon titulaire, un nommé Krieger, avait quittée précipitamment, laissant les clefs de toutes les armoires.

   Le 19 août, le 85e alla occuper Buhl en poussant deux bataillons à Eich et Petit-Eich ; Le colonel Rabier, avec le 3e bataillon, était en réserve à Buhl. Le 2e groupe du 1er régiment d’artillerie, commandant Dessirier, était en position sur la hauteur du Rebberg, il était chargé d’appuyer ma brigade qui se trouvait en liaison vers la gauche avec la 32e brigade, colonel Marie, dont le 13e régiment, colonel Chombard de Sawe, occupait Hof au nord de la voie ferrée. Nous subîmes le 19 un bombardement de 210 et de 150, auquel nos batteries de 75 ne pouvaient répondre. Les pièces allemandes, derrière les hauteurs de Réding, se trouvaient à 10 ou 12 kilomètres et hors de portée des nôtres. Le bombardement continua la nuit, allumant des incendies, dont celui du parc à fourrages, voisin du lazaret militaire que nos blessés occupaient déjà et où, ils étaient admirablement soignés. J’ai pu le constater par le personnel de la Croix-Rouge allemande.

   Dans la soirée me parvinrent les ordres d’attaque pour le lendemain 20 août : le 95e avait comme objectif les hauteurs de Réding, le 85e celles du nord de Eich et Petit-Eich.

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