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Bataille de Morhange - Sarrebourg
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12 août 2010

Bataille de Morhange : parmi les entretiens de Foch avec Weygand

   Au cours de la guerre, le maréchal Foch s’est entretenu à plusieurs reprises sur la bataille de Morhange avec le général Weygand*, devenu son chef d’état-major. Deux questions lui tenaient à cœur. Dans ses mémoires, Weygand fait part de ses sentiments personnels sur ce sujet.

   A la première question, quatre années plus tard, Foch acquit la certitude que la 39e division avait bien atteint ses objectifs dans la journée du 19 août 1914.

   La deuxième question se rapporte à un fait qui n’a pas pu être éclairci. A la fin de l’après-midi du 19, le général de Castelnau avait décidé que le lendemain le 20e corps d’armée devrait se consolider sur le terrain conquis, tandis que les 15e et 16e corps s’efforceraient de triompher des obstacles qui les avaient arrêtés. Il avait donné des ordres en conséquence. Le général Foch ne reçut pas celui qui concernait le 20e corps. Selon ses instructions antérieures il ordonna à ses troupes d’attaquer le 20. « Castelnau contre Foch », tout est confus pour l’historien…il y eut des ordres écrits qui se perdirent en route, des ordres téléphonés qui n’ont point laissé de traces, écrit Alain au moment d’une polémique qui fit après la guerre un peu de bruit. Etant dans mon régiment au moment où ces faits se passèrent, je n’ai sur eux que le sentiment que m’en donna le maréchal. Pour un soldat comprenant comme lui la discipline, ne pas obéir à un ordre est une faute dont il tenait à n’être pas soupçonné. Il m’affirma n’avoir jamais reçu cet ordre de l’armée, dont nulle trace n’a été trouvée dans les archives du corps d’armée. Mais ses propres troupes, qui se préparaient à l’attaque, furent à 5 heures devancées par l’offensive adverse. Il n’y eut plus, jusqu’au moment où la retraite fut ordonnée qu’à se défendre, ce que l’on fit, de telle sorte que tout se passa en réalité comme si le fameux ordre était arrivé à destination.

   La bataille de Morhange fut très coûteuse en cadres et en soldats. Le 20e corps eut à déplorer la perte de plusieurs de ses meilleurs chefs de bataillon. Dans les rangs du 5e Hussards, le jeune Roger de Scitivaux, officier de réserve qui faisait partie de l’un de nos escadrons de formation, avait été mortellement blessé moins d’une heure après son arrivée sur le champ de bataille.

* En août 1914, Maxime Weygand est colonel adjoint au 5e régiment de hussards.

(Weygand de l’Académie française, Mémoires. Tome 1. Idéal vécu. Flammarion, Paris 1953.)

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