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Bataille de Morhange - Sarrebourg
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28 août 2009

Les combats de Bidestroff ( 19-20 aoûr1914 )

   Tous les Lorrains connaissent dans ses grandes lignes le dispositif de la 2e armée française, l’armée de Castelnau, dont l’avance leur donna tant d’espoir au début de la guerre : de la gauche à la droite d’un front qui s’étendait de la région de Nomeny à celle de l’étang de Mittersheim, se déployaient les forces des 9e, 20e, 15e et 16e corps d’armée. Après une avance assez heureuse et facile, les vaillantes troupes de la 2e armée, au soir du 18 août, avaient reçu pour le lendemain la mission suivante : tandis que le groupe de divisions de réserve qui avait relevé partiellement le 9e corps couvrait le flanc gauche de l’armée contre une attaque éventuelle des troupes sorties de Metz, le 20e corps devait attaquer en direction de Château-Salins - Faulquemont ; le 15e corps en direction de Rodalbe - Pontpierre ; le 16e corps en direction de Léning – Saint-Avold, couvrant en outre la 2e armée à l’est.

   Pour son compte, la 29e division d’infanterie, commandée par le général Carbillet et qui, avec la 30e division composait le 15e corps, tenait depuis midi 15 les hauteurs de Lindre, évitant d’occuper Dieuze dont l’artillerie allemande, postée sur les hauteurs de Vergaville, Domnon, Bassing, Bidestroff et Bourgaltroff n’aurait pas manqué de faire « un nid à projectiles », suivant l’expression du général Carbillet. Dans la soirée du 18 août, ce dernier recevait l’ordre suivant : « la 29e division débouchera demain au point du jour, de Dieuze et Zommange, sur Vergaville et Bidestroff, pour dégager le 16e corps qui, contre-attaqué à Loudrefing, a dû se replier sur Angviller.

   Le 19 août, à 7 h 30, la 29e division qui avait enlevé Vergaville en bousculant l’ennemi, subissait cruellement le feu de l’artillerie allemande postée en lisière des bois de Monacker, mais pressée par le général de Castelnau, de son quartier général de Maizières-lès-Vic, de pousser ses avantages en direction de Bassing, elle s’acharnait à progresser en dépit de pertes terribles. A 14 heures, le commandant du 15e corps adressait la note suivante à l’état-major de la 2e armée : « Bidestroff est battu d’une façon méthodique et terrible par l’artillerie ennemie. Impossible de se maintenir et de déboucher du front Bidestroff - Wolfert si on ne fait pas taire l’artillerie ennemie qui tire et paraît en position entre Domnon et Bassing ou bien si le 16e corps n’enlève pas les positions des batteries ennemies. Première ligne et réserves se maintiennent sous une grêle d’obus ».

   A 15 h 10, un message téléphoné du 15e corps au quartier général de l’armée où Castelnau précisait qu’à midi 20, la 29e division occupait les lisières nord de Vergaville et le sud de Bidestroff, « mais ne pouvait déboucher de la lisière nord de Vergaville, battue par les feux d’une artillerie placée près du bois de Monacker, dont notre artillerie n’a jamais pu ralentir le feu ». Les chasseurs du 24e bataillon débouchant de Zommange, arrivaient pourtant au sud-est de Bidestroff, sous les peupliers duquel leurs corps inanimés devaient s’entasser par grappes…

   Cependant, Bidestroff était occupé pour 17 heures ; la 29e division, toutefois était mise dans l’impossibilité de progresser au nord en raison de la puissance de feu de l’artillerie ennemie établie sur les hauteurs de Bassing - Domnon. A 17 h 30 enfin, après entente avec le général de Castelnau, le commandant du 15e corps décidait de suspendre l’attaque des positions de Cutting - Bassing - Bourgaltroff pour la reprendre le 20 dès 5 heures à la faveur d’une préparation assurée par l’artillerie lourde française concentrant ses feux sur celles-ci.

   Au soir du 19 août, la 29e division couchait donc sur ses positions de Wolfert - Bidestroff - Vergavillle. Mais de son côté, l’ennemi s’établissait fortement de Cutting à Bourgaltroff avec une profusion d’artillerie. Puis à la faveur de la nuit, utilisant le couvert des bois, les Allemands conduisaient à pied d’œuvre, en terrain bien connu d’eux, avec une écrasante supériorité d’armement, leur attaque prochaine.

   Le 20 août, dès le point du jour, devançant notre propre offensive, l’ennemi attaquait en forces le 15e corps, qui rejeté sur Dieuze était mis dans l’impossibilité d’arrêter l’ennemi sur la lisière des bois situés au sud de la ville. Quand, après une farouche résistance de plusieurs heures, la 29e division avait été contrainte d’évacuer Bidestroff, elle laissait le terrain couvert de ses morts et de ses blessés.

( Ce texte est extrait de la plaquette émise en 1935 pour la souscription du monument de Bidestroff.)

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