Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bataille de Morhange - Sarrebourg
Bataille de Morhange - Sarrebourg
Publicité
Archives
19 juin 2013

Bidestroff, sur les traces des combats

 Groupe de journalistes allemands visitant le champ de bataille et recueillant les témoignges des notables du village

    De Vergaville, nous passons devant la ferme Steinbach pour aller au village de Bidestroff. Celui-ci se trouve à droite de la grande route de Dieuze vers Bénestroff, caché derrière une colline en pente douce sans arbres. A droite et à gauche du chemin rural nous rencontrons encore des traces de la bataille qui ici, a fait rage avec autant de violence qu’à Vergaville. Le chemin qui ensuite mène vers le sud-est, fait sur la hauteur, un coude prononcé en direction du nord-est. Nous trouvons plusieurs tombes peu éloignées les unes des autres. Dans l’une, ornée d’une belle couronne de fleurs d’automne, repose un officier allemand, un sous-lieutenant du 70e régiment d’infanterie. Sur une croix d’une seconde tombe, maladroitement écrite, nous lisons : « Ici reposent des soldats français, six hommes, un commandant de chasseurs alpins ». La grosse masse de ceux qui sont tombés, n’a pas permis aussi non plus avec les Français, de trouver les noms de chaque individu. De là-haut, on jouit d’un magnifique panorama de tout le terrain, le centre de la bataille du 20 août 1914.

   En quelques minutes nous arrivons à Bidestroff qui a beaucoup souffert de la canonnade. Nous voyons surtout à l’église et au presbytère, le résultat du pouvoir de destruction des  éclats d’obus et des shrapnells. Le clocher a perdu ses tuiles et menace de s’effondrer à tout moment. La grange contigüe du presbytère a complètement brûlé. Les pièces du bas du presbytère sont totalement détruites. Les autres bâtiments près de l’église ont beaucoup souffert. Cela s’est passé le 19 août.

La canonnade a duré de 8 h. à 14 heures. A ce moment-là, il n’y avait aucun Français dans le village, ni de troupes allemandes. L’artillerie française était positionnée sur la hauteur de Providence. L’après-midi à 14 heures, les Français arrivèrent à proximité du village. C’était des éléments des 19, 141, 142, 111 et 112e régiments d’infanterie et un bataillon de chasseurs alpins. L’artillerie allemande pilonna ensuite le village jusqu’à 20 heures. A ce moment-là, les Français entrèrent dans la localité. Le 20, tôt le matin, ils ont pris position à l’extrémité nord de la sortie du village, dans le parc du château jusqu’à la ferme Wolfert. Le combat a commencé très tôt et continua avec la même intensité jusqu’à 9 h 30, puis les Français se sont rapidement retirés car, ils ne pouvaient pas s’opposer à la violente attaque des troupes allemandes. Les Allemands se portèrent rapidement en avant et dans le village firent 600 prisonniers dans les granges et les caves. Le colonel Chartier du 141e R.I. de Marseille a été blessé à la tête de ses troupes. En tout, ce sont 1300 hommes qui ont été enterrés à Bidestroff.

   Au cours de la bataille et même pendant les bombardements des jours précédents, les villageois avaient trouvé refuge dans les caves. Personne n’a été tué dans le village, cependant de Domnon qui est proche et qui compte parmi les villages les plus éprouvés, huit personnes ont été tuées, alors qu’elles s’étaient approchées trop près de la zone des combats.

   Quatorze jours après la bataille, dans Bidestroff, un Français a encore été capturé par le maire, l’instituteur et le garde-champêtre. Il s’était caché dans le fenil et s’était nourri tout le temps avec des prunes et des betteraves. Le pauvre diable était plus mort que vif. Quand on l’a tiré de sa cachette, il espérait sur le retour des Français.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité